Les principales voitures de collection Austin Seven
Un peu d'histoire
L’Austin Seven, née d’une crise financière allait être à l’origine d’une fortune: celle de son créateur Herbert Austin. Au lendemain de la première guerre, Austin s’était lancé dans une politique de modele unique, mais avait choisi le mauvais cheval: la Twenty, lourde et chère. Les finances de la société dégringolaient à vue d’oeil, Austin s’enferma chez lui en compagnie d’un dessinateur pendant plusieurs mois et n’en ressortit que lorsqu’il eut en mains les plans de la toute nouvelle Austin. Appelée Seven en raison des barèmes fiscaux en vigueur en Grande-Bretagne, elle possédait un moteur qui ne développait même flambant neuf, que dix ou onze chevaux.
Fort heureusement pour les acheteurs, le poids total de cette voiture ne dépassait que rarement les 350 kg. Lorsqu’elle fut présentée en automne 1922, elle n’était pas encore prête pour une fabrication en série et était équipée d’un 696 cc encore moins puissant que le moteur qui équiperait la version définitive de l’année suivante.
Elle était minuscule à tous égards et bien qu’elle disposât de quatre sièges, il était inconcevable qu’elle puisse transporter son propre poids de passagers. Le prix de départ établi en mars 1923 allait diminuer au fil des années, mais il est vrai qu’il s’agissait là d’un modèle des plus dépouillés. Cette voiture connut un succès immédiat dès 1924.
Même si cette voiture minuscule était des plus sommaires (elle allait d’ailleurs devenir l’objet de pas mal de plaisanteries) et assez lente ( 65 km/h environ), elle était fiable et de loin meilleur marché que le reste de la production anglaise. Parmi les fantaisies de cette voitures, on peut noter des freins « sur les quatre roues» qui prêtaient à rire, un embrayage très dur, ainsi qu’un équipement quasi inexistant. Mais d’autre part, le petit moteur à soupapes latérales résistait aux pires des traitements malgré ses deux malheureux paliers, et l’ensemble de la voiture était si petit et si léger qu’elle passait réellement partout.
Cette voiture allait marquer non seulement sa décennie, mais encore la suivante, car c’est au milieu des années 30 qu’elle se vendit le mieux. Elle ne disparaîtrait qu’en 1939, lorsque Austin commercialiserait enfin une voiture ressemblant aux réalisations modernes.
Les carrosseries qui revêtirent ce modèle sont innombrables. Certains grands noms construiraient même leur réputation sur la base de cette frêle petite chose: Swallow, Gordon England etc… Austin fabriquait pourtant elle-même tous les types de carrosseries possibles et imaginables, de la biplace de sport en tissu jusqu’à la berline tout acier, suffisamment haute pour que l’on puisse y entrer sans enlever son haut de forme, en passant par les camionnettes les plus variées. L’armée britannique achèterait même un certain nombre de tourers qui seraient rapidement surnommées «voitures à bras» par les hommes de troupe.
La Seven devait être construite sous licence en Allemagne (Dixi), en France (Rosengart) et aux USA (Bantam). Le Japonais Datsun se contenta de la copier. Pendant ce temps, le beau-fils d’Austin, Arthur Waite, engageait avec beaucoup de succès des Seven spécialement carrossées. Le petit moteur révéla à cette occasion de telles qualités qu’une série de monoplaces équipées de ce moteur en version suralimentée fut aussitôt mise en chantier. Lorsque la fabrication de ce moteur fut interrompue à Longbridge, Reliant en poursuivit la fabrication et la vente pour ses tricycles; la réglementation des courses de formule 750 était d’ailleurs très précise en ce qui concernait les moteurs et châssis qui pouvaient être utilisés. La fabrication avait duré seize ans et un quart de million d’exemplaires avaient quitté les chaînes d’assemblage.