Les principales voitures de collection Volvo
Un peu d'histoire
La première Volvo fut terminée dans la matinée du 14 avril 1927. Elle était le fruit du travail de Assar Gabrielson et Gustaf Larson, qui depuis 1924 travaillaient au projet d’une voiture dont tous les éléments seraient construits en Suède et qui serait adaptée aux conditions particulières de circulation de leur pays. Aidés financièrement par le fabricant de roulements SKF, ils terminèrent leur premier prototype en 1926, le nom Volvo vient du verbe latin signifiant rouler. Pour la forme, le styliste Mass-Olle se laissa influencer par le genre américain de cette époque. Le moteur fut un quatre cylindres latéraux de 1.9 litre. Les deux premières années, 1 000 exemplaires furent vendus, partagés entre les versions torpédo OV4 et berline PV4. En 1929 fut présentée la première six-cylindres, la PV651, qui possédait une carrosserie di forme américaine. En 1930, elle céda la place à la PV652, qui était semblable mais utilisait un freinage hydraulique. Elle fut produite jusqu’en 1936. En 1935 fut lancée la Carioca PV36 à suspension avant à roues indépendantes et dont la carrosserie tout acier rappelait celle de la Chrysler Airflow. Elle n’eut pas de succès, si bien qu’elle fut remplacée en 1936 par les modèles PV51 et PV52 bien plus traditionnels. En 1938 parurent les PV53-56 aérodynamiques, dérivées des PV1 et PV52 et qui ne furent produites qu’en petite quantité. Pendant la guerre, nombre d’exemplaires furent vendus équipés d’un gazogène. Les premiers prototypes de la PV60 furent testés dès 1942, mais ne passèrent en production qu’en 1947. Après ce modèle, il y eut une longue interruption dans les six-cylindres. Le développement de la PV40, une petite voiture à carrosserie autoporteuse utilisant un huit-cylindres monté à l’arrière, avait commencé avant la Seconde Guerre mondiale, mais en raison de difficultés de production, le projet fut abandonné. Les techniciens se consacrèrent donc à la PV444, plus traditionnelle, qui était équipé par un quatre-cylindres culbuté de 1.4 litre et avait une carrosserie autoporteuse ainsi qu’une suspension avant à roues indépendantes. Le premier exemplaire sortit en 1944, mais la série ne démarra qu’en 1947, car la carrosserie en acier n’était pas disponible. En 1958 il en fut dérivé la PV544, qui reçut en 1962 un moteur B18 de 1,8 litre à 5 paliers appelée aussi 122, qui était en fait une de ses innombrables versions). En Suède, son nom était Amazon. Si la carrosserie était nouvelle, beaucoup d’éléments étaient repris des modèles précédents. Un essai timide fut tenté dans le domaine des spéciales, avec la P1900, une voiture de sport habillée en fibre de verre et construite en 1956/1957. Elle fut suivie de la P1800, un coupé 2 places à moteur B18 dont la carrosserie avait été dessinée par Ghia. La fabrication, confiée à la société anglaise Jensen, ne débuta qu’ en 1961. Deux ans plus tard, Volvo décida d’en effectuer le montage dans l’usine de Göteborg. Les voitures qui y furent réalisées reçurent la dénomination P1800S. La puissance de leur moteur fut augmentée par deux fois, en 1966 et en 1969. La 1800 développait 130 chevaux et atteignait 177 km/h, aidée par une injection électronique.
En 1971 fut lancée une version 2 + 2 baptisées 1800ES. En 1967 Volvo présenta la 144 équipée d’un nouveau moteur à arbre à cames en tête. L’année suivante parut la 164 pourvue du six-cylindres B30 de 3 litres. En 1975, à la suite d’un accord avec Renault et Peugeot, la voiture reçut un V6. Ce fut aussi l’année où sortit la nouvelle série 240 à moteur 4 cylindres de 2,1 litres à arbre à cames en tête.
En 1979 on découvrit la première Volvo utilisant un six- cylindres diesel. L’année 1980 apporta une autre grande nouveauté, puisque sur la 244 GLT fut monté un moteur suralimenté. En 1982 la cylindrée du quatre- cylindres passa à 2,3 litres, tandis que celle du V6 se situa à 2.8 litres. La même année la gamme s’enrichit d’un gros modèle, la 760 GLE dont la carrosserie laissait deviner les intentions en direction du marché américain. Entre-temps, et parallèlement au V6, les grosses berlines reçurent aussi un quatre-cylindres de 2.3 litres. Les modèles de la série 740 destinés à l’exportation purent être équipés en deux-litres turbo. Sur toutes ces voitures on note, de série, une boîte de vitesses à cinq rapports. Il faut mentionner en outre la série 340 à moteur 1,4 litre, qui peut recevoir une boîte automatique, ainsi que la série 340 2 litres à boîte manuelle.
Volvo PV444
La PV444 fut présentée au public en 1944, mais sa mise au point avait débuté quatre ans plus tôt. Comme la production d’acier se trouvait limitée par la guerre, la fabrication en série ne démarra qu’en 1947. L’accueil fut tiède pour la carrosserie, dont les formes, comme souvent chez Volvo, étaient d’inspiration américaine. Les ailes avant et la calandre rappelaient la Ford de 1942 le profil et l’arrière s’apparentaient au Business Coupé Buick de 1941. L’influence américaine se manifestait par ailleurs également. Ainsi on notait la carrosserie autoporteuse, une technique développée par General Motors et la Budd Manufacturing Co. Dans les années 1930, le carburateur inversé Carter, l’allumage batterie-bobine Autolite, les freins hydrauliques Wagner Lockheed, un essieu rigide sur des ressorts à boudin dans le style GM 1938 et un grand levier de vitesses tout fin à la mode Detroit 1937. Une boîte à 3 rapports à la manière d’outre-Atlantique fut jugée suffisante. On peut dire que l’on avait affaire une Américaine de dimensions réduites, avec de bonnes performances et une qualité européenne, car c’est ce qu’était la PV444. Elle fut la première Volvo à être exportée de manière significative, vers les USA également.
Entre la fin de la guerre et 1958, avec environ 21 700 véhicules vendus, Volvo y prit la onzième place des importateurs, derrière la prodigieuse Coccinelle Volkswagen, derrière Ford/Angleterre et les voitures de sport britanniques MG, Jaguar et Triumph, mais devant les autres constructeurs allemands et devant Saab également, son concurrent suédois, qui était plus tourné vers l’Europe. À l’origine, la PV444 possédait un moteur de 1420 cm3 à soupapes en tête développant 44 chevaux. En 1956 on passa à 51 chevaux et en 1957 à 60 chevaux (1580 cm3). En 1958 la production fut interrompue après 196 005 exemplaires.
En remplacement parut la PV544, d’abord avec le moteur bien connu de 1,6 litre, mais délivrant 66 ou 85 chevaux. En 1962 il y eut une augmentation de cylindrée à 1780 cm3 et de puissance à 68 ou 90 chevaux. La voiture resta en production jusqu’en octobre 1965, les variantes break toutefois jusqu’en 1969. Avec 243 995 unités vendues, ce modèle eut encore plus de succès que son prédécesseur. En tout furent donc construites 440 000 PV444/544. De tels chiffres permirent à Volvo de passer de la dimension provinciale à celle du plus grand groupe scandinave, puis de groupe à envergure mondiale, non seulement l’importance sur les marchés d’exportation fut renforcée, mais de plus Volvo put s’affirmer au niveau national comme constructeur automobile à part entière, et faire passer au second rang, pour le grand public, l’image du fabricant de poids lourds. La fiabilité, la robustesse des moteurs mais aussi les victoires en rallye et dans diverses épreuves sportives conférèrent à la marque suédoise, dans le monde entier, une renommée que les modèles suivants, la 122 et la 144, ne firent qu’accroître par leur exigence de sécurité active et passive.
Volvo P 1800
La P 1800 fut présentée en 1959 en Amérique. De 1961 à 1964, elle fut montée chez Jensen à West Bromwich, mais la production revint en Suède à l’occasion du lancement de la 1800S. Au début, cette deuxième version était également pourvue du moteur de 1,8 litre, qui passa à 2 litres en 1968. En 1969 fut introduite l’injection électronique, si bien que la voiture prit l’appellation 1800E. La variante 1800ES, un break aux performances élevées (130 chevaux, 190 km/h) eut moins de succès. La 1800S avait une boîte mécanique à 4 rapports avec sur multiplicateur. Sa vitesse de pointe se situait à 185 km/h.
Volvo 760
Présentée en 1982, la Volvo 760 se distinguait par des formes particulièrement anguleuses, ce qui prouvait bien que la voiture avait été conçue avec un œil sur l’Amérique. Peu après le lancement du modèle à essence, on vit paraître la 760 GLE Turbodiesel, propulsée par un moteur 2,4 litres Volkswagen. Quelque temps plus tard sortit la série 740. Tandis qu’un moteur atmosphérique de 2 litres était jugé suffisant pour le marché suédois, les voitures destinées à l’exportation pouvaient recevoir un turbo en option.